Texte à méditer :  

"L'essentiel dans l'éducation, ce n'est pas la doctrine enseignée, c'est l'éveil."

   Ernest Renan

Troisième
Latin
Dictionnaire
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BREVET - Dictées de brevet

Entraînez-vous en faisant ces dictées de BREVET

Vous prenez 15 mn avec un membre de la famille qui vous dicte le texte, puis vous consulter la correction.

Pour que ce travail soit efficace, montrez-moi vos entraînements afin que je vous indique les révisions à faire pour remédier à vos fautes !

Dictée n°1:

La mer est partie si loin qu’elle ne reviendra peut-être plus jamais ? ... Si, elle reviendra, traîtresse et furtive comme je la connais ici. On ne pense pas à elle ; on lit sur le sable, on joue, on dort, face au ciel, jusqu’au moment où une langue froide, insinuée entre vos orteils, vous arrache un cri nerveux : la mer est là, toute plate, elle a couvert ses vingt kilomètres de plage avec une vitesse silencieuse de serpent. Avant qu’on l’ait prévu, elle a mouillé le livre, noirci la jupe blanche, noyé le jeu de croquet et le tennis.

D’après Colette, «  Partie de pêche », Les Vrilles de la vigne (1908).


Dictée n°2:

Un jour, bien des années auparavant, quand la forêt recouvrait beaucoup plus de terres et qu'elle s'étendait dans toutes les directions, quand les hommes ne pensaient pas encore à abattre les arbres pour planter le cacao, qui n'était pas encore arrivé d'Amazonie, Jeremias se réfugia dans cette forêt. C'était un jeune noir qui fuyait l'esclavage. Les chasseurs d'esclaves le poursuivaient ; il pénétra dans la forêt habitée par les Indiens et jamais plus n'en sortit.

   Jorge AMADO, Les Terres du bout du monde, trad. I. Meyrelles, Gallimard, 1994.



Dictée n°3:

Le bois s'épaissit, l'obscurité devint profonde. Des bouffées de vent chaud passaient, pleines de senteurs amollissantes. Il enfonçait dans des tas de feuilles mortes, et il s'appuya contre un chêne pour haleter un peu.
Tout à coup, derrière son dos, bondit une masse plus noire, un sanglier. Julien n'eut pas le temps de saisir son arc, et il s'en affligea comme d'un malheur.
Puis, étant sorti du bois, il aperçut un loup qui filait le long d'une haie. Julien lui envoya une flèche. Le loup s'arrêta, tourna la tête pour le voir et reprit sa course. Il trottait en gardant toujours la même distance, s'arrêtait de temps à autre, et, sitôt qu'il était visé, recommençait à fuir.

Gustave Flaubert, Trois contes, "La Légende de saint Julien l'Hospitalier".


Dictée n°4:

Duroy marmottait toujours :
    "Quand on commandera feu, j'élèverai le bras". Et il pensa qu'un accident de voiture arrangerait tout. Oh ! Si on pouvait verser, quelle chance ! S'il pouvait se casser une jambe !
    Mais il aperçut au bout d'une clairière une autre voiture arrêtée et quatre messieurs qui piétinaient pour s'échauffer les pieds ; et il fut obligé d'ouvrir la bouche tant sa respiration devenait pénible.
    Les témoins descendirent d'abord, puis le médecin et le combattant. Rival avait pris la boîte aux pistolets et il s'en alla, avec Boisrenard, vers deux des étrangers qui venaient à eux. Duroy les vit se saluer avec cérémonie puis marcher ensemble dans la clairière en regardant tantôt par terre et tantôt dans les arbres, comme s'ils avaient cherché quelque chose qui aurait pu tomber ou s'envoler. Puis ils comptèrent des pas et enfoncèrent avec grand-peine deux cannes dans le sol gelé. Ils se réunirent ensuite en groupe et ils firent les mouvements du jeu de pile ou face, comme des enfants qui s'amusent.

Guy de Maupassant, Bel-Ami.


Dictée n°5:

Ça y est, je suis passé ! Enfin... il serait exact, et surtout plus noble, de dire que la banquise vient de m'ouvrir sa porte blanche, pour accéder jusqu'à son centre, le pôle Nord, que les enfants canadiens appellent le pays du père Noël, car ils savent bien qu'il y habite.

Et moi, en contemplant la blancheur insensée de cet univers fabuleux, je suis prêt à croire qu'ils ont raison, que je vais croiser son traîneau au détour d'une crête enneigée, et que nous nous saluerons au passage !

Jean-Louis Etienne, Le marcheur du pôle.

 

 

Dictée n°6:

Elle préfère marcher au hasard, sans itinéraire, mais avec le plan dans sa poche pour le cas où elle se perdrait. Tout de suite elle est dans les bois. Les rues de son quartier se transforment en chemins de terre où elle croise des cavaliers. Elle franchit des ponts, longe des petits cours d'eau couverts de feuilles mortes, qui lui rappellent son enfance, lorsqu'elle jouait au Robinson avec son frère. Tout la déconcerte. Elle se croit parfois en pleine campagne, découvre même des poules dans un champ et se trouve soudain devant un carrefour à huit voies.

Jacques Tournier, La maison déserte, éd. Calmann-Lévy.




Dictée n°7:

Paris avait glacé en moi cette fièvre de mouvement que j'avais subie à Nohant. Tout cela ne m'empêchait pas de courir sur les toits au mois de décembre et de passer des soirées entières nu-tête dans le jardin en plein hiver ; car dans le jardin aussi, nous cherchions le grand secret et nous y descendions par les fenêtres quand les portes étaient fermées. C'est qu'à ces heures-là nous vivions par le cerveau, et je ne m'apercevais plus que j'eusse un corps malade à porter.
Avec tout cela, avec ma figure pâle et mon air transi, dont Isabelle faisait les plus plaisantes caricatures, j'étais gaie intérieurement. Je riais fort peu, mais le rire des autres me réjouissait les oreilles et le cœur.

George Sand, Histoire de ma vie, Troisième partie, chapitre XI.

Dictée n°8:

Le Port

Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires [...] servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir.

Baudelaire, Le Spleen de Paris.


Dictée n°9:

Ce n'était pas une cité de misère, non. Juste un quartier sans passé, dénué de charme, de fantaisie, d'animation. On l'avait planté là, à la hâte, une vingtaine d'années plus tôt, à la périphérie d'une petite ville elle-même fort assoupie. Un quartier résidentiel en toc, fleurant l'ennui et la fadeur.
   Le petit homme chétif, aux cheveux d'un blanc jaune, clairsemés et tombant sur le col élimé d'un pardessus crasseux, affublé de lunettes dont une branche était rafistolée avec du sparadrap, était donc passé inaperçu lors de sa première visite au café "La Croix des Vents". Le malheur fut qu'il y revint, jour après jour. Et sa présence se fit indésirable.

Sylvie Germain, "Le Chineur de Merveilles", in Pour Sol en Si, éd. Gallimard, coll. "Pages blanches", 1997.


Dictée n°10:

Zambudio avait coupé à droite, par un sentier, une ruelle sans nom, comme le lui avaient indiqué les gosses, puis il était descendu vers un groupe de cabanes en contrebas. Tous les regards convergeaient vers lui. À mi-pente, il s'était arrêté, avait pénétré dans une petite allée entre deux huttes de carton. Un homme assez jeune était occupé à fracasser à coups de marteau une vieille batterie de voiture, tandis qu'un autre, plus vieux, contemplait le crépuscule naissant dans un fauteuil à bascule qui avait connu des jours meilleurs, quelques décennies plus tôt.

Patrick Bard, La Frontière, 2002.

 


Date de création : 29/10/2010 @ 15:34
Dernière modification : 29/10/2010 @ 15:34
Catégorie : BREVET
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