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BREVET - Dictées de brevet
Entraînez-vous en faisant ces dictées de BREVETVous prenez 15 mn avec un membre de la famille qui vous dicte le texte, puis vous consulter la correction. Pour que ce travail soit efficace, montrez-moi vos entraînements afin que je vous indique les révisions à faire pour remédier à vos fautes !Dictée n°1: D’après Colette, « Partie de pêche », Les Vrilles de la vigne (1908).
Un jour, bien des années auparavant, quand la forêt recouvrait beaucoup plus de terres et qu'elle s'étendait dans toutes les directions, quand les hommes ne pensaient pas encore à abattre les arbres pour planter le cacao, qui n'était pas encore arrivé d'Amazonie, Jeremias se réfugia dans cette forêt. C'était un jeune noir qui fuyait l'esclavage. Les chasseurs d'esclaves le poursuivaient ; il pénétra dans la forêt habitée par les Indiens et jamais plus n'en sortit. Jorge AMADO, Les Terres du bout du monde, trad. I. Meyrelles, Gallimard, 1994.
Le bois s'épaissit, l'obscurité devint profonde. Des bouffées de vent chaud passaient, pleines de senteurs amollissantes. Il enfonçait dans des tas de feuilles mortes, et il s'appuya contre un chêne pour haleter un peu. Gustave Flaubert, Trois contes, "La Légende de saint Julien l'Hospitalier". Dictée n°4: Duroy marmottait toujours : Guy de Maupassant, Bel-Ami. Dictée n°5: Ça y est, je suis passé ! Enfin... il serait exact, et surtout plus noble, de dire que la banquise vient de m'ouvrir sa porte blanche, pour accéder jusqu'à son centre, le pôle Nord, que les enfants canadiens appellent le pays du père Noël, car ils savent bien qu'il y habite. Et moi, en contemplant la blancheur insensée de cet univers fabuleux, je suis prêt à croire qu'ils ont raison, que je vais croiser son traîneau au détour d'une crête enneigée, et que nous nous saluerons au passage ! Jean-Louis Etienne, Le marcheur du pôle. Dictée n°6: Elle préfère marcher au hasard, sans itinéraire, mais avec le plan dans sa poche pour le cas où elle se perdrait. Tout de suite elle est dans les bois. Les rues de son quartier se transforment en chemins de terre où elle croise des cavaliers. Elle franchit des ponts, longe des petits cours d'eau couverts de feuilles mortes, qui lui rappellent son enfance, lorsqu'elle jouait au Robinson avec son frère. Tout la déconcerte. Elle se croit parfois en pleine campagne, découvre même des poules dans un champ et se trouve soudain devant un carrefour à huit voies. Jacques Tournier, La maison déserte, éd. Calmann-Lévy. Dictée n°7: Paris avait glacé en moi cette fièvre de mouvement que j'avais subie à Nohant. Tout cela ne m'empêchait pas de courir sur les toits au mois de décembre et de passer des soirées entières nu-tête dans le jardin en plein hiver ; car dans le jardin aussi, nous cherchions le grand secret et nous y descendions par les fenêtres quand les portes étaient fermées. C'est qu'à ces heures-là nous vivions par le cerveau, et je ne m'apercevais plus que j'eusse un corps malade à porter. George Sand, Histoire de ma vie, Troisième partie, chapitre XI. Dictée n°8: Le Port Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie. L'ampleur du ciel, l'architecture mobile des nuages, les colorations changeantes de la mer, le scintillement des phares, sont un prisme merveilleusement propre à amuser les yeux sans jamais les lasser. Les formes élancées des navires [...] servent à entretenir dans l'âme le goût du rythme et de la beauté. Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique pour celui qui n'a plus ni curiosité ni ambition, à contempler, couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle, tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent, de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s'enrichir. Baudelaire, Le Spleen de Paris.
Sylvie Germain, "Le Chineur de Merveilles", in Pour Sol en Si, éd. Gallimard, coll. "Pages blanches", 1997.
Zambudio avait coupé à droite, par un sentier, une ruelle sans nom, comme le lui avaient indiqué les gosses, puis il était descendu vers un groupe de cabanes en contrebas. Tous les regards convergeaient vers lui. À mi-pente, il s'était arrêté, avait pénétré dans une petite allée entre deux huttes de carton. Un homme assez jeune était occupé à fracasser à coups de marteau une vieille batterie de voiture, tandis qu'un autre, plus vieux, contemplait le crépuscule naissant dans un fauteuil à bascule qui avait connu des jours meilleurs, quelques décennies plus tôt. Patrick Bard, La Frontière, 2002.
Date de création : 29/10/2010 @ 15:34 |
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